Parfois, nous n’avons pas conscience des responsabilités découlant de certaines décisions prises. Même après une longue réflexion et une concertation, on peut être amené à idéaliser sa position par rapport à l’enfant recueilli. Si la Kafala n’est pas appréhendée de la même manière par l’un ou l’autre, alors il y aura de fortes chances que l’un des deux se sentira délaissé. Pas de panique, il y a toujours des solutions et il suffit d’éclaircir certains points pour pouvoir continuer sur le même chemin. Nous allons voir dans cet article quelques étapes afin que le couple s’implique suffisamment et équitablement.
Avant la Kafala
Cerner le rôle de chacun : pourquoi est-ce important ?
Avant de s’engager dans la voie de la parentalité, il est indispensable de définir la façon dont vous allez vous occuper de votre enfant. Il n’est pas question ici de séparer de manière arbitraire les rôles mais plutôt de voir ce que chacun possède en lui qui pourrait au mieux profiter à l’enfant. En effet, nous avons tous des qualités et des choses qui nous font défauts et c’est normal. La perfection appartient à Allah exalté-soit-Il. Ne vous souciez donc pas des compétences que vous n’avez pas comme avoir de grands diplômes universitaires ou des connaissances religieuses foisonnantes. Au contraire, faites de vos faiblesses un atout et un prétexte pour vous dépasser. Cela vous sera à tous plus que profitable. En déterminant les points forts de chacun, vous prendrez conscience de votre valeur et ainsi le couple dans son entièreté s’impliquera davantage. Bien entendu, ce n’est pas une formule magique, beaucoup de facteurs interviennent sur l’investissement de chaque tuteur dans la kafala. Mais parfois, de simples gestes permettent de déclencher un déclic et de se rendre compte de son importance dans la vie d’un enfant recueilli.
Identifier les besoins de chaque membre du couple
La kafala ne répond pas seulement aux besoins de l’orphelin. En effet, elle apporte également beaucoup aux personnes qui accueillent. Identifier ces besoins ensemble vous permettra de ne pas perdre de vue l’objectif que vous vous êtes fixé et donc de participer convenablement à cette nouvelle vie familiale. Ne vous acharnez pas à mettre en avant le côté humanitaire de cette action et de dissimuler votre envie d’expérimenter la parentalité. Oui, c’est surprenant, mais beaucoup de personnes n’assument pas de combler ce manque par la kafala et avancent toujours en premier lieu l’aspect charitable de ce geste. Assumer ses choix et ses envies c’est accomplir totalement le rôle que l’on s’est assigné.
L’association met à la disposition de ses adhérents des séances et un accompagnement psychologique à tarif réduit pour les candidates seule ou en couple. Cet accompagnement permet aux personnes qui le souhaitent de discuter avec une professionnelle dans le domaine de la parentalité du parcours kafala, des difficultés liées à celui-ci, mais aussi, échanger sur des questionnements de couples et sur le post kafala. Les candidats ont aussi la possibilité d’échanger avec d’autres candidats sur les différents aspect du parcours lors de nos groupes de parole, rendez-vous sur la page accompagnement kafala pour vous inscrire aux groupes ou prendre contact avec Samira Mechri.
Pendant la Kafala
Répartir les différentes activités liées à l’enfant recueilli
Lorsque votre protégé est enfin là, chez vous, et quel que soit son âge, vous ou votre conjoint pouvez être déroutés. L’un est susceptible d’être dans l’exagération pour bien accueillir l’enfant et l’autre se sentira effacé et n’osera pas intervenir dans la relation que tente de construire son conjoint. Il aura l’air d’être désintéressé de la situation mais c’est rarement le cas. Si vous rencontrez ce type de difficultés, dites-vous que cela est très souvent lié à un manque de communication dans le couple.
La Kafala, vous l’avez décidé ensemble donc vous vous devez de gérer ensemble les différentes questions en lien avec celle-ci. Ne vous réfugiez pas dans votre coin à ruminer votre frustration. Cela aura un impact sur le bien-être de l’enfant et également sur le couple. Si vous sentez que vous êtes un peu trop entreprenant et que vous effacez l’autre, proposez-lui des activités à faire avec l’enfant comme sortir au parc, lui apprendre à faire du vélo, aller au cinéma ou pour les tout- petits, chanter des comptines ou lire des histoires. Cela renforcera sans aucun doute les liens entre l’enfant et votre conjoint ou conjointe. Certaines personnes n’osent pas faire le premier pas et s’enlisent dans une routine où ils ont peu voire pas d’interactions avec l’enfant. Ces personnes ont besoin d’aide et d’accompagnement et vous êtes là pour le faire.
Évitez les leçons de morale
Comme évoqué à l’instant, votre conjoint.e peut parfois se sentir impuissant.e face à ses nouvelles responsabilités. Vous avez épousé un adulte capable avec du discernement. Les rappels sont évidemment bénéfiques mais n’ayez pas une position dominante et paternaliste. Cela risquerait de le ou la diminuer face à vous et se sentira de moins en moins apte à élever un enfant.
Si rien ne fonctionne avec votre conjoint ou conjointe, n’ayez pas peur de consulter un professionnel apte à prendre en compte votre contexte et vous diriger vers les meilleures solutions. Il faut parfois plus de temps et beaucoup plus de travail sur soi que prévu avant de s’apprivoiser.
En définitive, plusieurs facteurs entrent en jeu dans le manque d’implication de votre conjoint ou conjointe. Essayez de les identifier ensemble et de détendre l’atmosphère pour évacuer toute pression. Avec de la bonne volonté, vous parviendrez à créer une vie de famille saine et équilibrée.