Pour certains, la kafala est un rêve non concrétisé, pour d’autres, c’est un objectif de vie. Nous avons eu le plaisir de recevoir le témoignage d’une adhérente qui est allée au bout de son projet et qui, on l’espère, vous fera réfléchir et boostera votre motivation !

Pourquoi as-tu décidé de faire une Kafala ? 

Avant je ne connaissais pas la kafala, j’ai toujours été intéressée par l’adoption à l’international. C’est un désir que j’ai depuis longtemps, j’ai voulu apporter un peu de bonheur à un enfant, faire quelque chose d’utile, et surtout pour la récompense d’Allah.

Comment décrirais-tu ton parcours ? 

J’ai eu quelques difficultés, mais hamdulillah en restant déterminée, ça se suivait toujours de nouvelles positives. Par moment je perdais patience.

As-tu eu des freins au départ ? 

Pas spécialement si ce n’est qu’au consulat on m’a dit que mon dossier risquerait de ne pas être accepté car j’ai déjà des enfants biologiques.

As-tu préparé ton projet ? si oui comment ? 

Je n’ai pas pris contact avec des associations au départ, j’ignorais qu’il était possible de se faire accompagner. Je n’ai rien préparé en amont, mais lorsque l’enquêtrice sociale nous a invités à nous questionner mon mari et moi, nous avons discuté de plusieurs sujet. Pendant l’attente après le dépôt du dossier, j’en ai profité pour faire des recherches et me documenter.

Comment as tu trouvé tes informations sur les démarches ?

J’ai cherché un peu partout sur internet, google et réseaux sociaux, forums mais c’était jamais très clair entre les informations récentes et anciennes c’était compliqué de démêler le vrai du faux. Ce n’est que lorsque je contactais directement le ministère ou les Dass en Algérie que j’ai pu obtenir les bonnes informations.

As-tu bénéficié de conseils de la part de kafils, ou d’associations dans le domaine de la kafala durant ton parcours?

Oui j’ai pu avoir des retours d’expérience ce qui peut être intéressant et encourageant. Mais j’ai aussi été déçue par moments parce que des personnes semblaient imposer leur point de vue comme étant la marche à suivre absolument. Ça a été le cas par exemple sur le choix de l’adoption plénière. Je ne me suis pas laissée influencer mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Je pense qu’il s’agit d’une décision personnelle.

Décris-nous un fait marquant durant ton parcours  

Lorsqu’on m’a proposé de recueillir un enfant positif au VIH. Je n’avais pas du tout envisagé cette possibilité et je me suis rendue compte qu’à ce stade je ne m’étais justement pas assez préparée. J’ai été très touchée et me suis questionnée dans tous les sens sur le devenir de ces enfants malades qui ne trouvent pas de kafil.

Comment s’est déroulée la rencontre avec le makful ? 

Mon mari a eu un coup de coeur, je reconnais que moi j’ai été sceptique au début, dans cet environnement et entourée de tout ce monde. Mais j’étais quand même contente d’avoir découvert qui c’était après qu’on m’en ai parlé. Ensuite, lorsqu’on est rentrés chez nous avec notre enfant, là j’ai eu mon coup de coeur.

Connais-tu son contexte d’abandon ? 

Non

As-tu des réflexions à partager sur ce sujet ? 

C’est important de connaître le contexte d’abandon et les antécédents médicaux des parents biologiques

Tu as déjà des enfants, comment s’est passé la rencontre ? 

Très bien, à mon retour en France mes enfants étaient ravis de nous retrouver, et ils adorent leur petite soeur.

Comment envisages-tu la suite ? 
As-tu mis en place un allaitement si oui qu’est ce qui t’as poussée à le faire ? 

Oui j’ai réussi à l’allaiter. J’ai pu le mettre en place grâce à l’association coeur en or qui m’a informée de la possibilité de le faire, avant cela je ne savais pas du tout que c’était possible.

As-tu des conseils à donner aux kafils en général ? 

Préparer au mieux son projet, être patient, toujours se souvenir qu’on le fait pour Allah.

Anticiper et envisager toutes les possibilités et se demander si on est prêt. L’idéal est de se faire accompagner et réfléchir à des points importants sur le bien-être de l’enfant, le respect de son nom et son identité, les conséquences que cela peut avoir à long terme. Préparer tout ça avant permet de ne pas prendre de décisions précipitées lorsqu’on nous appelle pour un enfant. Aller chercher ses informations auprès des administrations et ne pas se laisser influencer par ce qui se dit sur les réseaux ou les choix que certains kafils ont fait notamment concernant l’adoption ou la concordance de nom : chaque histoire est unique, les décisions propres à chacun et il faut se souvenir du sens de la kafala.

As-tu des conseils à donner aux candidats algériens ?

Persévérer avec l’administration algérienne, ne pas hésiter à leur poser des questions, ne pas baisser les bras si parfois ils ne répondent pas. Ce n’est pas sur les réseaux qu’on trouve nos réponses. Élargir le champ de recherche, ne pas hésiter à contacter plusieurs wilayas. Pendant sa vie, l’enfant aura besoin de garder un lien avec son pays d’origine, qui fait partie de son identité. Ce pays a rendu illégal l’adoption, il est donc pertinent de se questionner avant de prendre cette décision, sur la conséquence qu’elle pourrait avoir lorsqu’il voudra renouer avec son pays étant plus grand. C’est un choix important qui doit être réfléchi.